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L'âge d'homme
28 novembre 2007

1097.D'où je suis j'ai l'impression de tout voir

20061023225231_departNon, je n'ai rien oublié. Ni ce que j'ai écris ici, ni ce que vous avez répondu. Je n'oublie rien du monde qui tourne avec ou sans moi. Je lis autant les journaux qu'avant. Toujours à l'écoute de l'humanité qui souffre, celle qui subit les injustices. Celle que l'on oublie peu à peu, loin de tout et surtout des caméras. Quand je me retourne sur ma vie je vois que je ne suis plus à un bouleversement près ; j'ai subi des tempêtes et quelques ouragans, ce que tout un chacun a connu dans cette condition humaine qui est la nôtre. Le jazz m'accompagne toujours, l'Afrique plus que jamais. Une vie à reconstruire, cette fois pour de bon, pour de vrai. Sans artifices, sans fards. Une vie qui pourrait bien m'emmener plus loin encore que mes rêves les plus fous. Comme un serpent abandonne sa peau sous les soleils de plomb je renais de cendres. Je pense à mon père, tous les jours, toutes les demi journées. Mon chagrin ne s'est pas calmé. Tapi dans un coin de mon corps, prêt à bondir ; à me remplir de sa masse gluante, à me bouffer de l'intérieur. Perdre un de ses parents c'est laisser tout un pan de son identité sur le bord du chemin, c'est une partie de son histoire qui disparait comme ces réacteurs de fusées  qui se pulvérisent dans l'espace intersidéral. Non, je n'ai rien oublié. Ecrire pour continuer d'exister, pour prendre de la distance avec ce qui se passe ; ralentir les choses pour moins les subir, écrire pour rester debout. Je me regardais l'autre matin dans le métro, au milieu de la foule du quai pendant la grève. Je me voyais être dans la file des bestiaux du matin qui monte les escaliers pour aller prendre la correspondance. Il était tôt, tout le monde dormait plus ou moins debout. Et je me demandai quelle était cette vie étrange que je vivais, cette routine dans laquelle je ne me suis jamais senti bien. Quelle est cette vie que l'on fait subir aux pauvres hères que nous sommes, abrutis par la publicité du matin au soir, écervelés par une télévision sans consistance ; reflets d'une existence idéale que personne n'atteint, créant des frustrations à n'en plus finir qui se ressentent jusque dans nos banlieues où rien n'est réglé, où rien n'a avancé, où l'on enferme de plus en plus de gens dans l'ignorance, la lassitude, la résignation. Non je n'ai rien oublié. Ce soir là à la station République un jeune homme assis sur une couverture chantait pieds nus, une guitare à la main. Il chantait Bob Marley "No woman No cry", cheveux en locks, le regard bleu acier. Je l'ai écouté sans m'arrêter de marcher dans le couloir du métro. Je pensai à la liberté, la vraie.

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Commentaires
A
Belle déclaration. Quand je pense à Ta femme et à ses mots, je songe à ces quelques vers que j'écris ici pour elle :<br /> "Je te comble des richesses<br /> qui me restent de mes chants,<br /> Je pénétrerai, légère, <br /> dans ton sommeil pour baiser le revers de tes paupières,<br /> Ainsi dois-tu prendre les heures :<br /> croître et avoir rarement peur.<br /> être musique ...".
T
j'adore lire tes articles ou tes textes je suis émue et touchée par les mots-maux que tu décrit et un passage ou on a l'impression de se reconnaitre et de n'avoir jamais pensé dire aussi clairement se qu'on vit chaque jours. mon mari tu est cette étincelle qui ravive la flamme de mon coeur par ta présence, je suis heureuse d'être celle qui va partager ta vie, qui sera là dans les bons et les mauvais moments, celle qui réussira a te rendre heureux et te faire vivre la vie que tu mérite, la vie qu'on mérite notre vie. <br /> je t'aime et sa ces pour la vie, je t'aime pour ce que tu est malgré ce que tu as tendances a pensé ou croire . tu est toute ma vie , mon rayon de soleil le matin au réveille et cette étoile qui brille le soir dans le ciel au coucher .<br /> <br /> je t'aime et sa ces une déclaration.
J
oups! sorry pour toutes ces fautes de frappe et d'orthographe...l'émotion, sourire.
J
toujours aussi puissants et humains tes mots-maux cher Olivier...ce questionnement, cet état de révolte sourde, de dégout parfois, et ce grand sentiment que la vie "qu'on" nous fait mener est tellement absurde, que l'on si perd si souvent dans ce monde là...j'ai ressenti cela longtemps et parfois encore une chappe de plomb me tombe sur les epaules, me cloue les pieds au sol et je me sens comme eteinte...j'ai fais le choix de m'etraire partiellement de ce monde, en limitant mes accès à la consommation, en ne suivant pas la mode, en essayant de respecter au mieux la nature etc...je me suis extrait aussi en evitant au maximum mes sorties, à part dans la nature où l'on trouve (encore) tellement de reconfort...on peut dire que je me voile la face en vivant dans mon petit monde intérieur...non je me protège afin de faire vivre un idéal, mais moi aussi je n'ai rien oublié...<br /> <br /> pour ton papa...chacun sait que le processus de deuil est long...mais je crois qu'une des façons de le surmonter c'est de faire vivre le disparu en tant que vivant...dans notre coeur.<br /> <br /> désolée, je me suis un peu étalée...je t'envoi mes meilleurs sentiments.
S
Quel plaisir de retrouver ta voix, la tienne, singulière et familière, précieuse.
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