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L'âge d'homme
2 août 2007

1049.L'espace-temps (le début continue)

Relach_e__Maram__Mali_Parfois je me demande ce que ça veut dire de « vivre ». Comment fait-on pour « vivre » ? Je veux dire pour que les jours soient autre chose qu’un déroulement continu, qu’une répétition routinière et lassante, qu’une série sans cesse la même. Pour qu’une existence ne se mesure pas en durée mais en intensité. Pour que quelque part notre passage ici ne soit pas totalement inutile. Autant vous dire que je n’ai toujours pas la réponse. Mais y a-t-il une réponse ? N’y en a-t-il pas plutôt plusieurs ? Certains vont trouver leur bonheur dans cette continuité, dans ce renouvellement des jours et des nuits. Ce n’est pas mon cas. Non pas qu’il me faille une vie d’aventurier, originale chaque heure qui passe avec un rebondissement chaque soir. Il ne s’agit pas de cela. Il s’agit de vivre, de ne pas se contenter d’exister. Dans cette optique, je dois dire que je suis un peu inadapté : j’ai parfois de grands moments de creux, un peu à l’image d’un corps qui serait dans l’eau au milieu d’une tempête, luttant pour ne pas se noyer en agitant les bras et les jambes dans tous les sens. On est encore vivant mais on fait du surplace. L’immobilité n’est bonne qu’en certaines circonstances, assez restreintes finalement ; tout n’est que mouvement qu’on le veuille ou non. J’ai mis moi-même pas mal de temps à m’en apercevoir d’abord, l’intégrer ensuite et pour finir le mettre en pratique. Mais on ne change pas vraiment ce que l’on est. Et mon tempérament est mélancolique, nostalgique, rêveur. Tout cela suppose du temps, donc de l’immobilité, de l’ennui. Je jongle sans cesse entre les deux mondes ; mais au bout du compte quand je regarde ma vie je m’aperçois que je n’ai fait que balancer entre deux univers : celui qui m’habite profondément et celui que l’éducation dont je suis issu m’a donné en exemple. Evidemment, et je crois que c’est le cas pour tous, ce ne sont pas les mêmes. Des millénaires de Chrétienté ont marqué durablement les esprits, façonnées les choses et qu’on se dise croyant, agnostique ou athée, pratiquant ou non, l’ombre des églises, de l’interdit religieux et la vision judéo chrétienne ont encore une influence certaine sur ce que nous sommes. Et quand je fais quelque chose qui correspond à mon monde intérieur je ne peux m’empêcher, inconsciemment, de le confronter au monde de mon éducation : ce qui amène bien des questionnements, des cas de conscience, des tourments parfois. Tout cela est valable bien entendu dans l’autre sens, en ajoutant que il y a aussi là une certaine jouissance de braver l’interdit… Car quel serait l’intérêt de l’interdit si on ne pouvait pas le transgresser ? Si tout est autorisé tout perd de sa saveur, l’excitation et le désir n’y sont plus.

(Photo personnelle, juin 2007)

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