1055.Plus au sud, toujours
J'ai quitté le Nord pour aller vers un Sud. Un galop d'essai, un tour de chauffe, un avant goût de toutes les saveurs, de tous les parfums. Ma peau toute entière doit se reposer des rigueurs de l'existence. Mon esprit va respirer ce qu'il doit respirer. Le noir me manque. Elles me manquent. Ils me manquent. Entre mes espoirs et mes efforts, pour toutes ces choses qui paraissent futiles ; quand l'essentiel devient inutile. J'ai besoin de voir. De les voir. De les sentir, profondément. Que mes yeux peignent des tableaux, que mes mains écrivent une symphonie ; que je prenne ma mélancolie dans mon bagage. Voyager léger. Je m'en vais retrouver une autre solitude. De ce besoin d'écrire, de ce stylo qui agit comme l'aiguille d'un électrocardiogramme, comme un sismographe de moi même. Je sais que je quitterai la capitale pour toujours. Un jour. Il approche. Il est la cigarette autour de laquelle on tourne quand on a arrêté de fumer, celle que l'on finit par prendre. Parce qu'il ne peut pas en être autrement. Je ne sais pas de quoi seront faits les jours de septembre.
On reparlera ensemble de toutes ces choses qui font nos vies dans une petite semaine. Et comme disait l'autre : "Je reste avec vous, je crois aux forces de l'esprit."
(Photo : Julie Karma, de Maputo, capitale du Mozambique)