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L'âge d'homme
27 juillet 2007

1044.Un visage (1)

Cassandra_2Je n’ai jamais mis les pieds aux Etats-Unis. Je ne connais pas New York, je ne connais pas les grandes étendues du Middle-west ni le grand canyon ou la route 66. Je n’ai jamais vu Chicago, le parc de Yellowstone ou le reste de ce pays qu’à travers des cartes postales, des photos ou des textes dans des bouquins ou alors les conversations que j’ai pu avoir avec des américains ici en France ou des Français qui revenaient de là bas. Je ne peux même pas dire que j’ai une connaissance de ce pays à travers leurs séries télé ; je les ai toujours peu regardées, et celles qui ont mes faveurs ne sont pas les plus connues, comme Six pieds sous terre par exemple. Quand à la musique… Et bien figurez vous que c’est par elle que j’ai commencé à avoir des doutes. Bruce Springsteen chante (certains diraient « gueule »….) une Amérique de l’intérieur, une Amérique profonde, celle que l’on ne voit nulle part. Ca m’intéresse… La country-music, avec ses icônes comme Willie Nelson ou Johnny Cash fait de même. Ca m’intéresse…. Il y avait donc d’autres Etats-Unis au-delà de tout ce que les médias nous en disent, nous en montrent et nous en expliquent. Et puis dans le cinéma aussi : il y a donc Sean Penn, Jane Fonda… Il y a donc bien autre chose. Comme tout bon Français, quand j’étais plus jeune je faisais de l’anti-américanisme primaire, bête et méchant. Ces vies d’américains moyens, ces vies qu’on ne voit jamais et dont on ne parle jamais m’intéressent. Un peu comme ici, finalement. Sans doute finirais-je par aller promener ma carcasse sur ces contrées : vous savez maintenant dans quels endroits et vers quels gens. L’autre jour, je surfais sur internet pour rechercher des photographies d’une chanteuse afro-américaine qui est une déesse pour moi portant le doux patronyme de Cassandra Wilson. Au milieu des clichés que me propose un célèbre moteur de recherche dont je tairais le nom je tombe sur un visage, celui que vous voyez illustrer ce billet. Je ne sais rien de cette jeune femme, simplement qu’elle porte le même nom et prénom que ma déesse chanteuse. D’ailleurs, serait ce elle plus jeune (elle a aujourd’hui la cinquantaine passée) ? Certains traits du visage me le font penser. Mais cela n’a aucune importance. Ce qui est important, c’est que quand j’ai vu cette photo un flot d’émotions m’est venu au cœur. Passons sur la couleur de la peau, vous me connaissez, je n’y reviens pas…. Venons-en aux traits du visage, visage que je trouve intemporel ; à cette coiffure, à cette élégance, ce chic de plier ses bras en venant faire reposer sa tête sur une des mains, sur cette chemise bleue à carreaux. Saupoudrons de ce sourire dont je ne peux m’arracher les yeux et, regardez bien, ce bracelet au poignet qui pend négligemment mais avec délicatesse. Et bien cette jeune femme m’a fait penser à l’Amérique des années 50. Où il n’y a pas eu que du bon, je pense par exemple au maccarthysme. Mais tout de même… Je fais une parenthèse mais je me demande toujours comment on peut avoir, comme c’est mon cas, la nostalgie de quelque chose que l’on n’a pas connu… Etrange état de fait.

(A suivre....)

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Commentaires
O
Libérienne > Je t'ai répondu en privé.
L
Cette photo me rappelle une jeune femme afro-américaine que j'ai connu en Afrique. Son visage était d'une telle douceur. Son sourire si vrai...<br /> Je crois avoir une photo d'elle quelque part, si j'arrive à mettre la main dessus je ne manquerai pas de te la montrer.<br /> <br /> Et puis cette nostalgie que tu as en toi, c'est la vie, l'amour d'une terre, d'un paysage, d'une femme qui existe au plus profond de toi, parce que ça fait partie de toi. Tu es des leur sans le savoir.<br /> <br /> Merci pour ces mots qui ravivent parfois des petits souvenirs.
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