1057.Une brève histoire de l'existence.
La vie, la mort. Ce que l'on aurait du faire et ce que l'on a fait, les mots prononcés, ceux restés dans la gorge. Le temps qui a passé et celui qui ne passe pas. Regards voilés, détournés. Fragilité de la vie, l'existence qui bascule. Un cap. Une étape. Une autre ère qui s'ouvre. Dans la vie d'un homme la mort de son père est un repère avec un avant et un après en même temps qu'un brouillage des cartes comme jamais. Mon père vient de mourir. J'étais venu le voir, lui et ma mère dans cette Provence où je suis né. Cinq jours de soleil, puis un jour d'orage et de pluie ; la crise cardiaque, les pompiers, le masque à oxygène et les sirènes. L'hélicoptère. L'hôpital de Marseille. La réanimation, les appareils qui bipent, la machine qui aide à respirer, les tubes et l'électrocardiogramme. Le silence. La peine. Le chagrin. L'espace qui ne sera plus jamais comme avant. Les heures étranges. Du Sud de la France je viens vous écrire quelques mots au milieu d'une souffrance qui ne porte pas de nom. Ecrire comme pour reprendre son souffle. Ecrire comme pour continuer à vivre. Les mots parce qu'ils canalisent la tristesse, le chagrin, le néant. Ecrire ne serait ce que quelques lignes. Paris est loin et proche à la fois, ma vie est lointaine et proche à la fois.
On ne peut pas s'empecher de penser.