1087.Avec vous
Elles sont presque toutes là. Bousculade dans mon appareil. Je vais en arranger quelques unes. Elles sont toutes pour vous. Quelques unes manquent encore mais... ce week end je les aurai capturées. Elles, ce sont les photographies que je suis allé faire pour vous. Encore un peu de patience, je sais, le temps semble long. Mais je dois zigzaguer entre diverses choses, dont certaines ne sont pas réjouissantes ; c'est la vie. Merci de votre indulgence. De votre compréhension. Mon existence ressemble en ce moment à une voiture qui serait lancée à pleine vitesse.
En attendant, je vous offre un petit texte presque sans importance écrit dans mon adolescence...
De
ce temps là je vois le chemin qui poudroie au soleil Sous la chaleur accablante
de juillet au milieu des pins
Nos
pas l’un dans l’autre relayés par nos mains serrées Le ciel n’avait peut être
jamais été aussi bleu que ces après midi là
Tu
avais ce petit short blanc mêlé de rose et pas de culotte Sous un tricot bleu
je devinai tes seins
D’un
coup d’œil nos regards se mêlaient et on arrivait à tout oublier L’air devenait
bouillant Nous faisions l’amour dans les bois Ta peau était douce La caresse de
l’été fondait sur nous Cet unique été
De
ce temps là je ne me rappelle plus bien Le souvenir de toi est une ligne en
pointillés Un gigantesque puzzle où il manque des pièces Où je perds patience
Où mes mains tremblent
Bien
des années plus tard à Paris le soleil est encore là Dans le métro rien ne
poudroie mais la chaleur est encore accablante Je ne te cherche plus Jamais je n’ai plus entendu ta voix
Je
ne suis plus embrumé de toi Tu n’es plus ce léger voile qui me venait parfois
sur les yeux
L’infime
latence de ma vie
Longtemps
je me suis senti coupable de toi Et puis un matin je t’ai intégrée
Ingérée
Digérée
Comme
une narine qui se débouche Tu es entrée dans mon existence Comme une fièvre.
Et
c’est là que j’ai su.